Des jardins au climat

Défis planétaires, solutions urbaines

Dans la garonne
À quoi ressemblera la Garonne en 2050 2016 !

Changement climatique, effondrement de la biodiversité, raréfaction des ressources, l’humanité voit son rapport au monde et au vivant totalement bouleversé et fondamentalement remis en question. Dans ce contexte les villes sont de retour sur le devant de la scène politique, non pas pour les problèmes qui s’y accumulent mais, bien au contraire pour les solutions qu’elles inventent. Parmi celles-ci, la végétalisation et l’agriculture urbaine sont à l’origine d’un foisonnement d’initiatives originales qui font pousser des villes vertes, comestibles, fraîches et solidaires partout dans le monde.

Le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique.[1] est une réalité. La température moyenne globale a déjà augmenté de 0.8°C depuis l’ère préindustrielle (1850). La responsabilité des activités humaines, principalement les émissions de gaz à effet de serre, est estimée comme très probable (90%) par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les projections climatiques prévoient d’ici la fin du siècle un réchauffement global de 1,7°C à 5,5°C et une montée du niveau des mers pouvant atteindre le mètre. Elles prédisent également une augmentation de la fréquence et de l’intensité d’événements extrêmes - pluies intenses, ouragans, moussons, inondations, vagues de chaleur, sécheresse -, des feux de forets … et l’acidification des océans.

La COP21 : un accord historique, des engagements insuffisants

À la conférence des parties de décembre 2015 (COP21), 195 pays, plus l’Union européenne, se sont entendus pour contenir l’augmentation de la température moyenne bien deçà de 2°C et de s’efforcer de la limiter à 1,5°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (1850).[2]. Cependant, l’addition des contributions annoncées par les pays mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3°C. Les prochaines années sont cruciales pour atteindre les objectifs fixés[3] et tous les moyens doivent être mobilisés sans tarder pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’entrée en vigueur en un temps record de l’accord de Paris, le 4 novembre 2016, est un signe encourageant.

Les villes, responsables du réchauffement climatique

De nos jours, plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine. Ce ratio devrait passer à 66% d’ici 2050 et atteint déjà 80% dans les pays développés. Selon l’ONU, les villes sont les principaux contributeurs du changement climatique : elles couvrent moins de 2% de la surface de la terre, mais consomment 78% de l’énergie mondiale et sont l’origine de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre.[4].

Les villes, fortement vulnérables au changement climatique

Les villes sont fortement vulnérables aux changements climatiques. Des centaines de millions de personnes dans les zones urbaines à travers le monde seront affectées par la hausse du niveau des mers, l’augmentation des précipitations, les inondations, les cyclones, les tempêtes plus fréquentes et plus fortes, les périodes de chaleur extrême et de refroidissement.[5]

Ces bouleversements sont aggravés par le microclimat des villes qui génère des phénomènes d’îlots de chaleur urbains. Dus à une combinaison de facteurs, densité d’urbanisme, minéralisation excessive, déficit végétal et d’eau, circulation automobile intense, consommation d’énergie, ils se traduisent par des écarts de températures entre la ville et la campagne avoisinante de l’ordre de 5°C et pouvant atteindre les 9°C.

Les villes au secours du climat

Les villes concentrent l’essentiel des richesses, des décisions, des flux de personnes, de marchandises et de données. Fait nouveau, elles se trouvent désormais en première ligne pour relever les défis – sociaux, économiques, écologiques et énergétiques – qui étaient jusqu’à une période récente gérés par les Etats nationaux.[6]. Elles ont donc un rôle primordial à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique et de fait elles s’y engagent : le 4 décembre 2015, à Paris, 700 élus de villes des cinq continents, représentant 600 millions de citadins, se sont engagés en faveur d’objectifs plus ambitieux que ceux de l’accord de Paris (COP21).[7]. Suivez (en anglais) l’action des villes sur le climat de C40 CITIES sur twitter

Les jardins en ville pour lutter contre le réchauffement climatique

Pour relever le défi « climat », les villes disposent d’un nombre important de solutions. Leur mise en œuvre demande de mobiliser un nombre croissant d’acteurs. Les espaces verts cultivés en ville contribuent directement à la lutte contre le changement climatique (aliments en circuit court, réduction des déchets, ville plus fraîche, attrayante …). Parce qu’ils relient à la terre et au vivant, ils représentent surtout un formidable moyen de sensibiliser les citadins à la question climatique, de les impliquer comme acteurs, et ainsi de mobiliser tous les moyens d’action nécessaire à la transition écologique.

— Christian, cyril